Chronique familiale-34-Simon Rikatcheff, mon Pépère-Il y a cent ans

Publié le 14 Avril 2016

Coll JPB

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Il y a cent ans, le 20 avril 2016, 10 000 soldats russes débarquaient à Marseille. Ce sont des éléments de la 1ère Brigade Russe Spéciale (composée de deux régiments).

Un colloque va commémorer l’événement le 30 avril 2016. C’est bien le moins.

Sans en rajouter, il est honteux que la France, le gouvernement actuel, ne sache pas commémorer cet événement avec la Russie.

Inféodée qu’elle est, avec l’UE (qui n’est pas l’Europe) à l’Amérique, puissance déclinante qui reste hégémonique sur le plan économique et culturel.

Il est regrettable que la France ne sache pas, feigne de ne pas savoir, qu’en septembre 1914, la Russie a sauvé la France en obligeant l’armée allemande à prélever des effectifs du front occidental pour les envoyer en Prusse orientale combattre une armée russe, sans préparation.

Ce fut la Bataille de la Marne, victoire française dans les livres d’Histoire.

En 1916, le Tsar Nicolas II décida, par respect de la parole donnée, d’envoyer un Corps Expéditionnaire Russe sur le front occidental. Au moment où, la France, en pleine Bataille de Verdun doutait d’elle-même.

Les 40 000 soldats russes venus se battre sur le front occidental (la moitié en Champagne, l’autre moitié allant en Salonique) ont représenté un immense espoir pour les Français (à en juger par l’accueil réservé à Marseille, très « médiatisé » et dans une moindre mesure à Brest). Les Russes venaient renforcer l’armée française.

Simon Rikatcheff, mon Pépère, pour sa part, membre de la 3e BRS (6e Régiment) arrivera en France, à Brest, depuis Arkhangelsk au cours de l’été 1916.

Dès le 27 août 1916, la 3e Brigade succède ainsi à la 1ère au camp de Mailly, L’instruction se fera sous l’autorité de la IVe armée du Général Henri Gouraud.

Par camion, elle monte au front en Champagne (dans le secteur de Reims) et relève la 1ère Brigade arrivée dans le secteur d’Aubérive le 28 juin 1916. La relève se termine le 15 octobre 1916.

Le 31 janvier 1917, la Brigade doit subir deux grosses attaques au gaz, lancées de nuit et accompagnées de violents bombardements. Malgré l’attaque allemande repoussée, ces deux attaques causent de lourdes pertes, notamment au 6e Régiment : 250 morts et 1000 soldats intoxiqués.

C'est ici, sans aucun doute, que Simon Rikatcheff a été gazé.

Après la révolution d’Octobre 1917, au-delà des idéologies, ce que je retiens c’est que mon grand-père a décidé de rester en France et a épousé ma grand-mère Eugénie.

Je sais pourquoi, il est resté, lui qui, plus jamais, n’eût de nouvelles de ses parents et de ses frères et sœurs.

Il demeure, dans mon cœur, pour toujours, « Simon, mon Pépère ». Un homme d’exception.

Pour en savoir plus, découvrir le blog que je lui consacre :

http://simon-rikatcheff.over-blog.com/

Archives Municipales de Brest

Archives Municipales de Brest

Rédigé par Jean-Paul Ancier

Publié dans #Chronique familiale

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Un bel hommage !
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