Chronique du temps présent-54-Le monde en marche

Publié le 1 Décembre 2018

"Le Perd la victoire" le 11 novembre 1918 à la tribune de l'assemblée nationale, L'Illustration, n° 3950-3951 du 16-23 novembre 1918

"Le Perd la victoire" le 11 novembre 1918 à la tribune de l'assemblée nationale, L'Illustration, n° 3950-3951 du 16-23 novembre 1918

1er Novembre : Oncle Sam est content, les banlieues ont fêté Halloween.

2 novembre : Edouard Philippe en visite au Viet-Nam : « À Hanoï, je suis heureux de célébrer l’amitié entre nos deux peuples et de rendre hommage au Président Hô Chi Minh, artisan de l’indépendance d’une grande et belle Nation. L’austérité sereine du bureau de Hô Chi Minh montre combien le travail et le calme, la détermination et la constance servent les projets des États ! »

Persistance de la repentance. Génuflexion devant nos ennemis.

4 novembre : semaine télé, documentaires, nazisme, 0 - communisme, 0.  Il faut dire que l’actualité du centenaire du 11 novembre 1918 suscite nombre de documentaires… Le sujet du nazisme est loin d’être épuisé.

4 novembre : c'est donc le « non » à l'indépendance qui l'a emporté en recueillant 56,4% des voix contre 43,6% pour les partisans de l'indépendance. 

Plus de 80% des Calédoniens ont voté.

Déjà, nos démocrates en chambre soulignent que le score des indépendantistes est très important, inattendu. Presqu’une victoire. Pour bien faire il aurait fallu que seuls les kanaks puissent voter. On n’était pas loin.

En Nouvelle-Calédonie, il y a trois listes électorales, la plus restrictive étant la liste référendaire où sont inscrits d’office les kanaks et où peuvent être inscrits les caldoches natifs et/ou présents sur le territoire avant 1998 (à certaines conditions). La moins restrictive est la liste pour les municipales et les législatives ; entre les deux, la liste pour les provinciales pour laquelle il faut justifier de dix ans de présence sur le territoire.

Le rapport entre caldoches et kanaks est aujourd’hui de 60/40 %.

On n’est pas loin d’un vote ethnique.

6 novembre : Macron veut une armée européenne. On verra ce qu’en pense Angela Markel.

Les paroles verbales de Macron valent le détour : « Nous sommes bousculés par les tentatives d'intrusion dans le cyberespace et l'intervention d'ailleurs dans notre vie démocratique de plusieurs. Nous devons nous protéger à l'égard de la Chine, de la Russie et même des États-Unis d'Amérique. » Trump en a été fâché. Rétropédalage, comme d’habitude, de Macron.

6 novembre : certains imaginent, espèrent un islam moderne, laïque et tolérant, respectueux de l’art de vivre occidental et des autres religions… Ce qu’il est incapable de faire là où il est dominant aujourd’hui, l’islam serait capable de le faire en Europe demain ? Regardons déjà ce qu’il se passe dans certains quartiers perdus de la République et gagnés à la charia.

Naïveté et inconscience de nos futurs collabos qui devraient lire le livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme « Inch’allah » décrivant l’islamisation de la Seine-Saint-Denis

Deux journalistes du « Monde », l’organe officiel de la bienpensance, ne devraient pas dire ça.

Voilà encore un signe que les choses évoluent « en-haut ». Leurs yeux s’ouvrent. Il y a encore du chemin. Et il est bien tard.

7 novembre : jour du prix Goncourt. Décerné dans l’indifférence générale. Jadis c’était l’événement majeur de l’année littéraire. « Sic transit gloria mundi ».

7 novembre : Macron déclenche une tempête en se justifiant à propos de Pétain : "On peut avoir été un grand soldat à la Première Guerre mondiale et avoir conduit à des choix funestes durant la deuxième". Ce qui n’est pas faux.

Ajoutant : « Le maréchal Pétain a été aussi, pendant la Première Guerre mondiale, un grand soldat. » Ce qui n’est pas faux non plus.

Comme pris dans les sables mouvants, Macron et ses porte-flingues nient l’évidence : un hommage aux huit maréchaux de la Grande Guerre - Gallieni, Joffre, Foch, Pétain, Lyautey, Fayolle, Franchet d’Espèrey et Maunoury - était, est, prévu samedi 10 novembre 2018. Ce qui n’est que justice.

Les falsificateurs de l’Histoire ont encore frappé.

A propos de Pétain, que l’on relise, Macron et ses serviteurs zélés, ce qu’en disait Charles de Gaulle lors du cinquantenaire de Verdun le 29 mai 1966 :

« Si, par malheur, en d'autres temps, en l'extrême hiver de sa vie, au milieu d'évènements excessifs, l'usure de l'âge mena le maréchal Pétain à des défaillances condamnables, la gloire qu'il acquit à Verdun, qu'il avait acquise à Verdun vingt-cinq ans auparavant et qu'il garda en conduisant ensuite l'armée française à la victoire ne saurait être contestée ni méconnue par la patrie. »

9 novembre : décès de Charles de Gaulle, le dernier de nos grands hommes.

11 novembre : semaine télé, documentaires, nazisme, 0 - communisme, 0. 

1 novembre : centenaire de la Grande Guerre. 1918-2018, une page se tourne. Les Poilus passent de la mémoire à l’Histoire. Dans son errance mémorielle Macron a eu quelques rares éclairs de lucidité et de vrai hommage.

La Grande Guerre, ce n’est pas que la « Force noire », que les fusillés pour l’exemple, que les femmes remplaçant les hommes au front, que les Américains arrivant bien tard. C’est aussi cela. Mais c’est surtout les Poilus et leurs chefs, héroïques.

Il ne faut pas célébrer la victoire pour ne pas froisser l’Allemagne et faire de peine à Angela Merkel.

Il ne faut pas non plus mettre en avant l’Armée française, en ce temps-là la première du monde. Nos jeunes bobos mondialistes ont de ces phobies !

C’est le PRF qui devait présider (justement) l’hommage aux maréchaux.

Quelle faute de ne pas honorer les généraux qui eurent la lourde responsabilité de commander en chef nos armées durant la Grande Guerre !

Sous Hollande, on piétinait les tombes des Poilus. Sous Macron, on piétine la mémoire.

Et on nage dans le pacifisme le plus béat.

Les références aux années 20 où la France, victorieuse, a perdu la paix, et aux années 30 où le pacifisme a conduit tout droit à la Seconde Guerre mondiale, devraient servir de leçon. Hélas, il n’en est rien.

Oui, sortis de l’après-guerre, nous sommes entrés dans un avant-guerre. Et ce n’est pas l’UE qui va nous protéger et nous sauver. Pas plus que les USA.

14 novembre : quelques heures après sa visite en France à l'occasion des commémorations de la Grande Guerre, Trump a envoyé plusieurs tweets agressifs à l'encontre de la France et de Macron.

Il s’est déchainé. Il avait quelques bonnes raisons, semble-t-il.

14 novembre : « Il y a une chose que je n'ai pas réussi à faire : c'est réussir à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants. » Depuis le porte-avions Charles-de-Gaulle où il répondait aux questions de TF1, Macron a admis ne pas avoir assez apporté de considération aux Français.

Un mea culpa, quelques jours après l’errance mouvementée dans l'est de la France.

14 novembre : révélateur de voir les postures et impostures face aux « Gilets jaunes ».

Tout est fait pour les dissuader de manifester. Avec des arguments du style : il faut laisser passer les ambulances, les pompiers…

Il faut des barrages filtrants et non bloquants.

D’ailleurs en ont-ils seulement le droit de manifester ? De plus, ils sont manipulés… par l’extrême-droite… forcément et récupérés par l’opposition. On atteint un niveau de collusion entre le pouvoir et les médias rarement égalé.

Les autres mouvements sociaux ne sont jamais récupérés. La CGT, la CFDT, les partis de gôche sont trop purs pour oser faire de la récupération ou de la manipulation.

14 novembre : Brexit. Theresa May impose l'accord à son gouvernement. L'accord obtenu de haute lutte au terme de vingt mois de négociations avec Bruxelles doit désormais être ratifié par le Parlement britannique et approuvé par les chefs d'État européens.

Qui de l’UE ou du RU a gagné et qui a perdu ? L’avenir le dira. Il y a fort à parier que ce soit le RU, le gagnant.

Il serait intéressant de faire une revue de presse depuis le referendum, gagné d’avance par les pro-européens, du 23 juin 2016.

Entre le souhait d’un nouveau referendum, la catastrophe annoncée pour l’économie et le peuple anglais, et toute sorte de fausses nouvelles, il y a de quoi remplir un sottisier.

On a pu mesurer le respect de la démocratie et du peuple de nos pseudos démocrates. Les tenants du Brexit étant, au mieux, manipulés, au pire, abrutis.

Et l’on a vu l’opposition entre les grandes villes mondialisées, progressistes et la périphérie rurale et suburbaine, arriérée. Les premières étant tentées par une impossible sécession. Impossible, pour l’instant.

Décidément, il faut changer de peuple !

15 novembre : arrivée du Beaujolais nouveau. Dans l’indifférence générale. Jadis événement festif incontournable. Comme le prix Goncourt. « Re-sic transit… ».

15 novembre : Georges Tron innocenté. On verra si le parquet fait appel. En attendant là aussi une revue de presse vaudrait le détour pour mesurer le lynchage médiatique.

15 novembre : Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, s'est emmêlé les pinceaux au moment de défendre la volonté de la Macronie enfermée derrière le périph d'établir un meilleur contact avec les Gueux, ceux de la France d’en-bas.

Il s’agit pour le gouvernement de se déplacer régulièrement dans les régions et d'y emmener les cadres de leurs administrations (avec tenue coloniale ?).

Et de sortir la citation qui va bien : « C’est le pays légal qui rencontre le pays réel, pour reprendre les propos de Marc Bloch il y a bien longtemps. »

Croyant citer le grand historien et résistant, torturé et fusillé par les Allemands en 1944, Marc Bloch, il a repris une formule d'un auteur nationaliste et royaliste, fondateur de l'Action française, Charles Maurras, condamné pour faits de collaboration. 

Quelle horreur !

Double embarras de la bienpensance et de ses relais : une pensée admirable émanant d’un homme du camp de bien devient condamnable quand elle émane d’un homme du camp du mal.

Et puis plus grave, cette même pensée – la différenciation pays légal/pays réel - est une caractéristique de la droite extrême.

La Rem perd son sang-froid en même temps qu’elle perd ses repères.

Et pourtant, c’est bien ce qu’il se passe : la fracture entre la France d’en-haut et la France d’en-bas, entre le pays légal et le pays réel.

16 novembre : affaire Grégory. La garde à vue de 1984 de Murielle Bolle jugée inconstitutionnelle. 34 ans après les faits ! Encore les méfaits des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC).

17 novembre : gilets jaunes. La désinformation en marche, sous-estimation du phénomène, instrumentalisation d’une tuée chez les manifestants. Castaner au sommet de son art. Et cette précision remarquable dans le dénombrement des manifestants : 287 710. Pas un de moins, pas un de plus !

18 novembre : semaine télé, documentaires, nazisme, 2 - communisme, 0.  Les affaires reprennent avec deux documentaires : « France, la nurserie oubliée du IIIe Reich », « Les pouponnières du IIIe Reich ».

20 novembre : Macron prépare les élections européennes. Dîner secret. Édouard Philippe, Premier ministre, Philippe Grangeon, patron par intérim de La République en marche, François Bayrou et Marielle de Sarnez, Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, Franck Riester, président d’Agir, parti des ex-LR, Pierre Moscovici, commissaire européen et Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères étaient présents à ce dîner.

Il s’agit de fédérer les européistes face à la montée des nationalistes, les bons contre les méchants.

Des allures de « dîner de cons » et même de vieux cons avec Juppé et Raffarin.

20 novembre : lors d'une conférence de presse à Francfort, l'avocat d'Asia Bibi, chrétienne pakistanaise condamnée à mort depuis huit ans pour blasphème et récemment acquittée, affirme qu'aucun gouvernement occidental ne s'est manifesté « ouvertement et librement » pour offrir l'asile à sa cliente, presque deux semaines après sa libération de prison

22 novembre : le traitement du mouvement de révolte des Gilets jaunes est particulièrement tendancieux, pour rester minimaliste. On ne doute pas que désormais quand les agriculteurs ou les routiers bloqueront les routes, quand les syndicats bloqueront la circulation, quand les casseurs, « en marge » ou non des manifestations, casseront le traitement sera le même.

22 novembre : c’est RTL qui nous le dit : « Carlos Ghosn et Kylian Mbappé ont le même salaire annuel. »

Ne cherchez pas l’erreur ! Il y en a deux.

23 novembre : à propos de « cons », il est remarquable de constater que les jeunes ne sont pas indignes des vieux. Le renouvellement des générations est assuré. On peut le déplorer.

23 novembre : « Il revient » nous dit en une le BP. « Il » ? François Hollande. En dehors du côté comique de répétition et pathétique « en même temps » car il ne sait rien faire d’autre, il faut bien y regarder.

Devant l’effondrement de Macron (il reste trois ans et demi !) Dans quel état sera-t-il ? Dans quel état serons-nous ? l’oligarchie qui nous gouverne peut mettre deux fers au feu, au cas où. Et un homme de paille de gauche est préférable à un homme de paille de droite. Les bobos préfèrent.

25 novembre : semaine télé, documentaires, nazisme, 3 - communisme, 0.  Les affaires reprennent vraiment avec trois documentaires : « Sur la voie du train d’or nazi », « Le train d’Hitler : bête nazi », « Hitler et les forteresses de l’Atlantique ».

25 novembre : ce que la droite ne comprend pas, c’est qu’aucun changement ne sera possible tant qu’elle laissera la gauche lui imposer sa vision de la société (au sens le plus large) et accessoirement sa version de l’histoire.

Un exemple ? L’affaire date de la rentrée mais est significative.

Polémique en Pays de Loire autour de la dénomination du nouveau lycée de Carquefou. La majorité régionale propose que celui soit baptisé « Honoré d'Estienne d'Orves", officier de marine, connu pour sa participation à la Résistance, dès septembre 1940. La minorité socialiste a contesté ce choix. Les élus socialistes avec à leur tête un dénommé Éric Thouzeau — ancien militant trotskiste — prennent une position d’autant plus scandaleuse qu’elle repose sur des motifs fortement et bassement idéologiques : Estienne d’Orves était certes un résistant… oui, mais il était monarchiste.

Bien entendu la communauté éducative (enseignants et parents d’élèves), la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) et le PS de Loire-Atlantique étaient sur la même longueur d’onde

On est heureux d’apprendre que finalement la majorité ne s’est pas laissé intimider.

Tant il est vrai que selon la version officielle : la gauche seule a résisté, la droite seule a collaboré.

25 novembre : Et le Brexit ? L'UE approuve l'accord de retrait du RU.

25 novembre : Gilets jaunes. Encore un dimanche de désinformation sur le nombre des manifestants. Les chaînes d’info continue focalisent sur les Champs-Elysées et les casseurs qui ne sont pas « Gilets jaunes » et majoritairement d’ultra-droite. Castaner continue à mentir.

Parvenir à tomber sur un nombre aussi précis que 106 301, relève de l’exploit!

25 novembre : à Evry, le candidat officiel est élu avec 82% d’abstentions. Un record ! Les « partielles » ne sont jamais l’occasion d’une participation record.

Il est loin le temps où les observateurs déploraient ce manque de civisme.

Aujourd’hui, il n’est pas interdit de penser que la France d’en-haut s’en réjouisse et qu’elle considère que son objectif est en passe d’être atteint. Celui de la destruction de la démocratie élective.

26 novembre : la Russie a arraisonné trois navires ukrainiens qui tentaient d'accéder à la mer d'Azov, une zone disputée entre Moscou et Kiev. La communauté internationale appelle à la désescalade.

En 2018, le monde est devenu plus dangereux et plus inquiétant. Et pas seulement à cause de Poutine désigné comme l’adversaire et bientôt l’ennemi ?!

28 novembre : un scientifique chinois, He Jiankui, a annoncé avoir donné naissance à deux jumelles qui seraient les premiers bébés génétiquement modifiés. Pour de nombreux chercheurs, une ligne rouge éthique a été franchie par cet acte « dangereux » et « irresponsable ».

Le transhumanisme est en marche… Le meilleur des mondes aussi.

Chronique du temps présent-54-Le monde en marche

Rédigé par Jean-Paul Ancier

Publié dans #Chronique du temps présent

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