Dans un article récent, j’ai évoqué la généalogie des « Boulère » et je remarquais que sur 337 lieux de naissance, Vic-des-Prés apparaissait 249 fois à quoi il faut ajouter les villages des environs, Auxant, Lusigny-sur-Ouche, Painblanc... et Bligny-sur-Ouche, chef-lieu de canton.

Aussi, je me suis décidé à prendre contact avec le club de généalogie de Bligny-sur-Ouche pour pouvoir, éventuellement, compléter l’arbre généalogique, dans sa partie récente (fin XIXe-XXe siècle) avec des « cousins ».

Lundi 3 avril 2017, je fis le déplacement.

Tout d’abord : Vic-des-Prés, le village d’où a essaimé la famille. Le plus lointain ancêtre, actuellement répertorié, est Jean né vers 1634 et décédé le 24 mars 1694 à Vic-des-Près, précisément.

Un petit tour au cimetière pour relever les informations sur les pierres tombales lisibles.

Puis, même démarche dans le village voisin d’Ecutigny. Bonne pêche dans les deux cas.

Rien par contre au cimetière de Bligny-sur-Ouche.

J’ai déjà « exploré » l’état-civil de la commune.

Mon rendez-vous avec le club de généalogie (qui adhère d’ailleurs au Cercle Généalogique de la Côte-d'Or, dont je fais partie) me permet d’espérer des contacts avec des descendants : un « Michel » à Vic-des-Près et une femme « Boulère » habitant à Bligny-sur-Ouche, près de la mairie.

A suivre.

Mon déplacement avait un deuxième motif : rechercher et trouver le cas échéant la présence immédiatement après la Grande Guerre d’anciens soldats russes du Corps Expéditionnaire à Bligny-sur-Ouche !

En effet, retirés du front le 20 avril 1917 (en plein offensive Nivelle), un nombre important de soldats russes se sont mutinés (la 1^re BRS), tandis que d’autres sont restés loyalistes (la 3^e BRS).

Il s’agit là des conséquences de la révolution de Février et de l’abdication de Nicolas II.

Pour résumer, les mutins sont envoyés à La Courtine (Creuse) et les loyalistes sont envoyés au camp du Courneau (bassin d’Arcachon).

Fin 1917, début 1918, 3000 d’entre eux sont répartis dans les régions (principalement en Franche-Comté) pour être travailleurs agricoles, forestiers ou industriels.

60 sont envoyés le 11 janvier 1918 à Bligny-sur-Ouche.

Le passage au cimetière me permet de découvrir effectivement la tombe de Théodore Prokofieff (1886-1944) et Angèle Prokofieff (1893-1987).

A la mairie, je trouve l’acte de mariage de Théodore Prokofieff et d’Angèle Puy le 24 janvier 1923 et l’acte de naissance de Serge (ça ne s’invente pas) Prokofieff le 20 juin 1924.

Précédemment, j’avais commencé à copier le dossier ouvert aux Archives Départementales de Côte-d’Or (ADCO) « Rapatriement d’anciens soldats russes (ex-prisonniers de guerre venus d’Allemagne ou issus des brigades russes ayant combattu en France), 1914-1922 » (cote 20M611, non numérisée).

On y trouve, en effet Fédor (Théodore) Prokofieff, 2^e classe, mis en congé le 30 octobre 1919, employé par MM Didier & Patinot à Bligny-sur-Ouche.

On trouve également, Pierre Rakenko, caporal, mis en congé le 30 octobre 1919, employé par MM Didier & Patinot à Bligny-sur-Ouche.

Et Alexandre Toupkalo, 2^e classe, mis en congé le 1^er octobre 1919, employé par Melle Jeanne Ry à Bligny-sur-Ouche.

Tous trois sont bûcherons.

Je reviendrai sur les russes de Côte-d’Or… un peu plus tard…

Vraiment, je suis frappé d’étonnement de découvrir que mes ascendances paternelles et maternelles se trouvent réunies, par Russes interposés, aux mêmes lieux.

Vic-des-Près aujourdhui (photo JPB)